Le 1er sommet mondial de l'information : Départ dans deux mois

GENEVE (AFP) - Le premier "Sommet mondial de la société de l'information" (SMSI), grand messe qui doit réunir dans deux mois et demi à Genève une cinquantaine de chefs d'Etat, promet de virer à la foire d'empoigne autour du thème de la liberté d'expression sur l'internet. Les représentants des 166 pays participants au sommet, prévu du 10 au 12 décembre, se sont séparés vendredi soir sans parvenir à se mettre d'accord, au terme de dix jours de travaux préparatoires sur les bords du Léman.

Ils auraient dû finaliser un plan d'action et une déclaration politique, mais ils n'ont pu tomber d'accord que sur la nécessité de se revoir en novembre pour tenter d'aplanir leurs différends. Le sommet vise à lutter contre "la fracture numérique" entre le Nord et le Sud. L'objectif est de faire des nouvelles technologies de l'information un moyen de compenser les inégalités causées par la mondialisation.

Mais plusieurs points importants, comme la liberté d'expression, le financement, le rôle des médias et la régulation de l'internet continuent à susciter des divisions a indiqué Roberto Rivola, porte-parole du sommet organisé par l'ONU et l'Union internationale des télécommunications (UIT). Selon plusieurs organisations non-gouvernementales (ONG), la question du contrôle de l'internet est au coeur des débats, certains pays comme la Chine, le Pakistan ou la Tunisie cherchant à faire légitimer par le sommet le droit des Etats à censurer les informations diffusées sur la toile.

"La sécurité nationale, le respect des institutions, mais aussi la propriété intellectuelle, la lutte contre la pédophilie ou le blanchiment d'argent servent de prétexte pour légitimer des mesures de surveillance de la part des gouvernements sur la circulation des informations", a dénoncé jeudi Claude Moisy, membre du conseil d'administration de Reporters sans frontières (RSF). La Chine, par exemple, a encore condamné en mai dernier quatre dissidents à huit et dix ans de prison pour avoir ainsi réclamé des réformes politiques sur l'internet et plusieurs dizaines d'autres sont emprisonnés pour avoir exprimé leur opinion via l'informatique. Les textes en préparation risquent de "légitimer davantage de censure sur l'internet" et évitent de "rappeler clairement" l'article 19 de la Déclaration universelle des droits de l'homme sur la liberté d'expression, a récemment affirmé Jaimes Ottoway, président du World Press Freedom Committee américains. Ces textes envisagent notamment de subordonner la liberté de presse aux "législations de chaque pays".

Une telle formulation ouvre la voie aux abus, a-t-il estimé lors du congrès de l'Institut international de la presse à Salzbourg (Autriche). Lors du même congrès, le conseiller de l'Unesco pour ce sommet, Alain Modoux, a appelé les pays qui défendent la liberté d'expression, notamment l'Union européenne, à faire pression pour modifier ces textes. M. Ottoway a par ailleurs vivement critiqué le fait que la deuxième partie de ce sommet doive se dérouler en novembre 2005 à Tunis, alors que la Tunisie, selon lui, ne respecte pas la liberté de la presse.


Article Original : Reuters       

 

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