PARIS (Reuters) - Le marché français des logiciels et des services informatiques devrait enregistrer cette année un nouveau recul de 3% hors récession économique, a annoncé jeudi le Syntec, qui regroupe l'essentiel des acteurs du secteur.
François Dufaux, président du syndicat professionnel, a reconnu que la guerre contre l'Irak aurait un impact, d'autant qu'elle s'annonce plus longue que prévu. "L'orage va durer un peu plus de temps que l'éclair", a-t-il ironisé.
Mais, a-t-il souligné lors d'une conférence de presse, ce conflit ne doit pas être "un rideau de fumée pour cacher d'autres problèmes de fond", comme le ralentissement de la croissance en Europe et aux Etats-Unis, qui a été caractérisé par un net recul des investissements des entreprises en 2002.

Le secteur des logiciels et services informatiques, qui dépend étroitement de cet indicateur, a reculé de 3% l'an dernier à 20,7 milliards d'euros, la progression d'un secteur public en pleine informatisation (+6%) et des "utilities" (+1%) ne parvenant pas à compenser la baisse de 5% du segment banques et services financiers (19% du chiffre d'affaires total), de 3% de l'industrie (25% du total) et de la distribution (12,5%). Le segment télécoms et médias a continué son repli (-9%).
François Dufaux a estimé que cette tendance devrait se poursuivre, au moins à court terme. "Le premier semestre 2003 sera en régression par rapport au premier semestre 2002", a-t-il. "S'il n'y a pas de désastre économique, s'il n'y a pas de récession, nous devrions avoir un second semestre stabilisé. Pour l'instant, c'est ce qui se présente (...) On devrait connaître une année en décroissance", a-t-il ajouté. Prié de donner une indication chiffrée, il a répondu: "ça devrait être du même ordre de grandeur qu'en 2002".

Il a indiqué qu'il n'y avait "pas de signe de reprise au-delà" et qu'il faudrait attendre l'indicateur de l'investissement aux Etats-Unis. Une hausse de 1,6% est attendue en 2003 après une baisse de 3,2% l'an dernier. La France devrait poursuivre voire accentuer sa baisse (-1,4% contre -0,6%, dont -2% contre -1,3% pour les investissements des entreprises). Pour le Syntec, le secteur reste néanmoins porté par des éléments de fonds, comme l'adaptation permanente au changement, qui représente les deux-tiers des dépenses en logiciels et services informatiques. Son vice-président, Jean Mounet, a ainsi assuré que les modifications réglementaires imposées aux banques généreraient en 2004 autant de revenus que le passage à l'euro.

D'autres projets, comme l'informatisation des hôpitaux français, devraient tirer la croissance. "Quand la reprise sera là, il y aura un effet amplificateur", a dit François Dufaux.