Le développeur du scanner nmap interdit son utilisation à SCO


Par Philippine Arnal © (JournalDuNet) - La saga SCO se poursuit. Alors qu'un juge américain attise l'affaire en donnant raison à l'éditeur américain sur sa dernière plainte contre IBM (parce que ce dernier ne s'y serait tout simplement pas opposé), Fyodor, le développeur de l'outil nmap (scanner de réseau Open Source) dénie à SCO, à l'occasion de la sortie de la version 3.5 de la solution, le droit d'utiliser le logiciel, au vu d'un article de la licence GPL.

 

Appui sur la clause 4 de la GPL - La communauté Open Source, de manière compréhensible, avait déjà vivement réagi aux revendications de SCO : on se souvient d'une partie de ping pong épistolaire entre Darl McBride, directeur de SCO, et les figures emblématiques de l'Open Source que sont Linus Torvalds, Bruce Perens et Eric Raymond (lire l'article). Aujourd'hui, c'est donc le développeur d'une solution Open Source très utilisée (nmap scanne les ports à des fins de cartographie réseau et de sécurité) qui monte au créneau, en mettant fin au droit d'utilisation de son logiciel par SCO dans les produits de ce dernier (dont OpenLinux, Skunkware, OpenServer, and UNIXWare). actualité informatique

Pour justifier cette décision, Fyodor s'appuie sur la clause 4 de la licence GPL. Cette clause précise en effet qu'il ne faut pas "copier, modifier ou redistribuer un programme sous une autre licence que sa licence d'origine. Et que toute atteinte à cette règle met automatiquement fin aux droits d'utilisation de la licence. Ainsi, les parties qui ont reçu les copies perdent elles le droit d'utilisation des licences incriminées jusqu'à ce qu'un accord soit conclu entre les parties concernées".

Un an de polémiques - Petit rappel rapide de l'histoire qui a commencé en janvier 2003, lorsque SCO a revendiqué pour la première fois des droits sur Linux, puis s'est poursuivie en mars de la même année quand l'éditeur a porté plainte contre IBM pour détournement de secrets de fabrication et concurrence déloyale : IBM aurait rompu, en distribuant du matériel tournant sous Linux, la confidentialité du code source du noyau Unix (Unix System V), système dont SCO a racheté les droits en 1995. Or, jusqu'à présent, SCO n'a toujours pas apporté de preuve tangible à ses accusations, qui reposent sur des portions de code prétendument identiques dans Linux et dans Unix System V.

La défense du monde de l'Open Source a commencé à s'organiser pendant l'été 2003, en réponse à l'annonce de SCO de taxer les utilisateurs du noyau Linux. Red Hat a ainsi créé l'Open Source Now Fund, un fonds destiné à couvrir les éventuels frais judiciaires que devront supporter les utilisateurs de Linux. Initiative récemment suivie par IBM et Intel qui ont à leur tour versé au pot de l'Open Source Development Labs.

Et comme prévu en effet, en décembre 2003, SCO a demandé par courrier aux titulaires de licences Unix de prouver qu'ils n'utilisent pas illégalement des logiciels Unix sous couvert de Linux…. Première étape avant de réclamer des droits.

Fin février, Big Blue a ainsi embrayé sur une nouvelle attaque en justice. Face aux cinq milliards réclamés par SCO, le constructeur demande également des dommages et intérêts (encore non déterminés) et veut interdire la commercialisation par SCO des produits concernés. A suivre, donc.
 

Source : Philippine Arnal © (JournalDuNet)     
      

 

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